Le Dilemme du Cheat Meal : Vous n’êtes pas seul(e) !
Vous vous êtes sûrement déjà posé cette question : combien de cheat meals par semaine puis-je m’autoriser sans compromettre mes objectifs ? Cette interrogation figure parmi les plus recherchées dans le domaine de la nutrition et du fitness, et pour cause !
Entre la tentation de savourer votre plat préféré, la peur de “gâcher” tous vos efforts et la confusion face aux informations contradictoires sur internet, il est normal de se sentir perdu. Je comprends parfaitement ce sentiment de tiraillement entre discipline et plaisir alimentaire – nous sommes tous humains après tout !
Ce que Vous allez découvrir dans ce guide
Contrairement à beaucoup d’articles qui vous donneront une réponse unique et générique, ce guide vous propose une approche personnalisée adaptée à votre situation. Vous découvrirez :
- Comment déterminer votre fréquence idéale de cheat meals selon vos objectifs spécifiques
- Des stratégies concrètes pour intégrer intelligemment les repas plaisir dans votre alimentation
- Comment maximiser les bénéfices des cheat meals tout en minimisant leurs inconvénients
Notre engagement : vous aider à trouver l’équilibre parfait entre plaisir gustatif et progression vers vos objectifs de santé ou de composition corporelle.
En tant que nutritionniste et coach en rééquilibrage alimentaire depuis plus de 10 ans, j’ai accompagné des centaines de personnes dans leur quête d’une relation saine avec la nourriture, notamment dans l’intégration stratégique des écarts alimentaires planifiés.
Le Cheat Meal Démystifié : Définition Précise et Nuancée
Qu’est-ce qu’un “Cheat Meal” exactement ?
Un cheat meal (ou repas plaisir en français) est un repas planifié qui déroge intentionnellement à votre régime alimentaire habituel. Il s’agit d’une pause structurée dans votre routine nutritionnelle, généralement plus riche en calories et comprenant des aliments que vous évitez habituellement.
À ne pas confondre avec :
- Un “cheat day” (journée entière d’écarts) – souvent déconseillé car pouvant compromettre sérieusement vos efforts hebdomadaires
- Une compulsion alimentaire ou un “craquage” non maîtrisé, qui relève davantage d’une perte de contrôle émotionnelle
- Un simple écart occasionnel non planifié
L’élément clé qui distingue un véritable cheat meal est la planification consciente et la maîtrise de sa fréquence et de son contenu.
Pourquoi les Cheat Meals sont-ils si populaires ?
Aspect psychologique
- Motivation : Avoir un repas plaisir à l’horizon peut vous aider à maintenir votre discipline le reste du temps
- Réduction de la frustration : Minimise le sentiment de privation souvent associé aux régimes stricts
- Récompense tangible : Crée un système de gratification pour vos efforts nutritionnels
Aspect physiologique (souvent surévalué)
- Relance métabolique : Un apport calorique occasionnellement plus élevé peut théoriquement stimuler certaines hormones liées au métabolisme
- Régulation hormonale : Potentiel impact positif sur la leptine (hormone de satiété) après une période de restriction
Attention aux mythes ! Contrairement à certaines croyances populaires, un seul cheat meal ne va pas “choquer” miraculeusement votre métabolisme et déclencher une perte de graisse. Les bénéfices physiologiques existent mais sont souvent exagérés.
Combien de Cheat Meals par Semaine ? LA Question Centrale
La règle générale : 1 à 2 cheat meals par semaine maximum
La plupart des experts recommandent de limiter les cheat meals à 1 ou 2 par semaine maximum. Cette fréquence permet généralement de profiter des avantages psychologiques tout en limitant l’impact calorique global sur votre semaine.
Cette recommandation est basée sur un principe simple : si vous suivez un régime alimentaire équilibré pendant 19-20 repas sur 21 dans la semaine (en comptant 3 repas par jour), vous maintenez un taux d’adhérence d’environ 90%, ce qui est généralement suffisant pour progresser vers vos objectifs.
Facteurs clés pour déterminer Votre fréquence idéale
Voici les éléments à considérer pour personnaliser cette recommandation à votre situation :
1. Vos objectifs spécifiques
Objectif | Fréquence recommandée | Considérations |
---|---|---|
Perte de graisse (phase intensive) | 0-1 par semaine | En début de régime, privilégiez l’élan et la création d’habitudes. Le déficit calorique est prioritaire. |
Perte de graisse (phase de croisière) | 1 par semaine | Une fois les bonnes habitudes installées, un repas plaisir hebdomadaire aide à maintenir la motivation. |
Prise de masse musculaire | 1-2 par semaine | Plus de flexibilité possible car vous êtes en surplus calorique. Le cheat meal peut même contribuer à atteindre vos besoins caloriques élevés. |
Maintien du poids | 1-2 par semaine | L’équilibre est plus facile à maintenir, la régularité reste importante. |
2. Votre niveau d’activité physique
Plus vous êtes actif, plus votre marge de manœuvre est grande. Un athlète qui s’entraîne intensément 5-6 fois par semaine peut généralement s’accorder plus de flexibilité qu’une personne sédentaire.
- Très actif (6+ heures d’exercice/semaine) : Jusqu’à 2 cheat meals possibles
- Modérément actif (3-5 heures/semaine) : 1 cheat meal généralement adapté
- Peu actif (< 3 heures/semaine) : 0-1 cheat meal, avec attention particulière aux portions
3. Votre métabolisme et composition corporelle
Votre génétique, âge, masse musculaire et historique métabolique influencent directement votre capacité à “gérer” les écarts alimentaires :
- Les personnes avec une masse musculaire importante ont généralement une meilleure tolérance aux fluctuations caloriques
- Avec l’âge, le métabolisme tend à ralentir, nécessitant plus de précision nutritionnelle
- Certaines personnes présentent une sensibilité accrue aux glucides ou aux graisses
4. Votre adhérence et votre psychologie
C’est peut-être le facteur le plus important :
- Pour certains, un cheat meal régulier est essentiel pour maintenir l’équilibre psychologique et éviter les abandons
- Pour d’autres, particulièrement ceux ayant des tendances compulsives, les cheat meals peuvent déclencher des cycles de suralimentation difficiles à contrôler
Conseil crucial : Observez comment vous réagissez émotionnellement et comportementalement après un cheat meal. Si vous constatez qu’il déclenche une spirale de plusieurs jours d’écarts, réduisez la fréquence ou reconsidérez votre approche.
5. La “propreté” de votre alimentation le reste du temps
La règle des 80/20 ou 90/10 s’applique parfaitement ici :
- Si 90% de vos repas sont parfaitement alignés avec vos objectifs, l’impact d’un ou deux cheat meals est minime
- Si votre alimentation quotidienne contient déjà beaucoup de compromis, les cheat meals auront un impact plus significatif
Les Bénéfices Réels d’un Cheat Meal Bien Géré
Boost psychologique : le carburant de la motivation
Le principal avantage d’un cheat meal planifié est indéniablement psychologique :
- Réduction du sentiment de privation : Essentiel pour l’adhérence à long terme
- Plaisir et convivialité : Permet de maintenir une vie sociale normale et de profiter des moments festifs
- Amélioration de l’adhérence : Paradoxalement, s’autoriser des écarts planifiés peut améliorer votre discipline le reste du temps
Comme le montre une étude publiée dans le Journal of Consumer Psychology, les périodes planifiées d’indulgence peuvent significativement améliorer la capacité à maintenir un comportement restrictif sur le long terme.

Impact physiologique : entre mythe et réalité
Les bénéfices physiologiques sont plus nuancés et souvent surestimés :
- Relance métabolique : Un repas riche peut temporairement augmenter le métabolisme, mais l’effet est généralement modeste avec un seul repas (plus significatif lors d’un “refeed day” complet)
- Régulation hormonale : Des recherches suggèrent qu’après une période de restriction calorique, un repas plus copieux peut aider à normaliser les niveaux de leptine et de ghréline, mais l’effet est transitoire
- Recharge des stocks de glycogène : Particulièrement bénéfique pour les sportifs pratiquant des activités d’endurance ou de haute intensité
Une méta-analyse publiée dans l’International Journal of Obesity suggère que l’introduction de jours ou repas flexibles peut améliorer l’adhérence sans compromettre les résultats à long terme, ce qui est l’aspect le plus important.
Les Pièges du Cheat Meal : Comment les Éviter
La culpabilité post-cheat meal : l’ennemi numéro 1
La culpabilité peut transformer un simple repas plaisir en cycle négatif de restriction excessive suivie de compulsion. Pour l’éviter :
- Considérez votre cheat meal comme partie intégrante de votre plan, pas comme un “échec”
- Rappelez-vous que la consistance à long terme, pas la perfection à court terme, détermine vos résultats
- Pratiquez la pleine conscience pendant votre repas plaisir pour maximiser la satisfaction
L’effet “pente glissante” : quand un repas devient une journée (ou plus)
Pour éviter que votre cheat meal ne devienne un “cheat weekend” :
- Définissez clairement les limites temporelles (un repas précis, pas “le samedi”)
- Planifiez une activité non-alimentaire après votre cheat meal
- Préparez votre prochain repas équilibré à l’avance
Choisir son cheat meal : qualité vs quantité excessive
Un “bon” cheat meal vous permet de vous faire plaisir sans sabotage complet :
Options plus judicieuses :
- Une pizza artisanale avec des ingrédients de qualité
- Un plat traditionnel en sauce maison avec portion modérée de féculents
- Un brunch avec des viennoiseries de qualité (limité à 1-2 pièces)
Options à limiter :
- Les “défis alimentaires” ou buffets à volonté
- Les combinaisons multiples (fast-food + dessert industriel + soda)
- Les aliments ultra-transformés riches en additifs
La fréquence excessive : quand le cheat n’est plus l’exception
Si vos cheat meals représentent plus de 20% de votre alimentation hebdomadaire, il ne s’agit plus d’exceptions mais de votre régime alimentaire habituel. Cela peut :
- Compromettre sérieusement vos objectifs de perte de graisse
- Créer une dynamique “yoyo” physiologique et psychologique
- Normaliser progressivement les écarts non planifiés
Stratégies pour un Cheat Meal Réussi et Bénéfique
Planification, planification, planification !
- Choisissez le jour et le repas à l’avance : Idéalement liés à un événement social ou une occasion spéciale
- Anticipez socialement : Réservez votre cheat meal pour un dîner au restaurant ou une invitation
- Intégrez-le dans votre semaine : Planifiez vos autres repas en conséquence pour “encadrer” votre écart
Avant le cheat meal :
- Maintenez une alimentation normale : Ne vous affamez pas toute la journée pour “compenser” d’avance
- Faites une séance d’entraînement : Idéalement un exercice de résistance intense qui favorisera l’utilisation des nutriments
- Hydratez-vous bien : Une bonne hydratation aide à contrôler les portions et améliore la digestion
Pendant le cheat meal :
- Pratiquez la pleine conscience : Mangez lentement, savourez chaque bouchée
- Respectez vos signaux de satiété : Arrêtez-vous quand vous êtes rassasié, même s’il reste de la nourriture
- Évitez les distractions : Ne mangez pas devant la télévision ou votre téléphone
Après le cheat meal :
- Reprenez votre routine saine dès le repas suivant : Pas de compensation excessive ni de restriction
- Buvez beaucoup d’eau : Aide à réduire la rétention hydrique souvent associée aux repas riches
- Ne vous pesez pas le lendemain : Les fluctuations de poids temporaires dues à la rétention d’eau peuvent être démotivantes
Idées de cheat meals “intelligents” adaptés à la culture française
- Un bon repas gastronomique avec entrée légère + plat savoureux + dessert partagé
- Un apéro dînatoire avec focus sur les produits de qualité (charcuterie fine, fromages, un verre de vin)
- Un brunch dominical avec viennoiseries artisanales et œufs
- Une raclette ou fondue en hiver (en privilégiant les fromages de qualité et légumes grillés en accompagnement)

Alternatives au Cheat Meal : D’Autres Approches à Considérer
Le “Refeed Day” (jour de recharge) : pour les sportifs et personnes avancées
Plus structuré qu’un simple cheat meal, le refeed day consiste à augmenter significativement votre apport en glucides pendant une journée entière tout en maintenant des choix alimentaires relativement “propres”. Cette approche est particulièrement adaptée :
- Aux personnes suivant un régime hypocalorique strict depuis longtemps
- Aux sportifs d’endurance ou pratiquant des entraînements intensifs
- Aux personnes ayant un pourcentage de graisse corporelle déjà bas
L’approche flexible (IIFYM – If It Fits Your Macros)
Plutôt que de concentrer tous vos écarts sur un seul repas, cette approche vous permet d’intégrer quotidiennement de petites quantités d’aliments plaisir, tant qu’ils respectent vos objectifs caloriques et macronutritionnels globaux.
Cette méthode peut être préférable pour :
- Les personnes ayant tendance aux compulsions alimentaires
- Ceux qui préfèrent une petite dose quotidienne de plaisir plutôt qu’un grand écart hebdomadaire
- Les personnes avec des objectifs de maintien à long terme
Manger en pleine conscience
Certains préfèrent abandonner complètement le concept de “cheat meal” pour adopter une approche intuitive où l’écoute des signaux corporels et la pleine conscience guident les choix alimentaires.
Questions Fréquentes sur les Cheat Meals
Un cheat meal va-t-il me faire grossir immédiatement ? Non, la prise de poids après un cheat meal est principalement due à la rétention d’eau et au contenu intestinal, pas à un gain de graisse corporelle. Un seul repas, même copieux, ne peut pas provoquer une prise de graisse significative.
Puis-je faire un cheat meal si je suis au régime cétogène ? Un écart riche en glucides vous fera temporairement sortir de cétose. Si vous choisissez d’avoir un cheat meal, sachez qu’il vous faudra 2-3 jours pour revenir en cétose. Certains préfèrent des “cheat meals cétogènes” riches en calories mais faibles en glucides.
Que faire si j’ai “trop” cheaté ? Reprenez simplement votre alimentation normale dès le prochain repas, sans compensation excessive. Une séance d’exercice modérée et une bonne hydratation peuvent aider, mais évitez les comportements extrêmes comme le jeûne prolongé ou l’exercice punitif.
Le cheat meal est-il obligatoire pour progresser ? Absolument pas. Si vous êtes parfaitement à l’aise avec votre régime alimentaire sans ressentir de frustration, il n’y a aucune obligation d’introduire des cheat meals.
Conclusion : Le Cheat Meal, Votre Allié Plaisir et Performance
Le nombre idéal de cheat meals par semaine n’est pas une formule magique universelle, mais une équation personnelle dépendant de vos objectifs, votre physiologie et votre psychologie. Pour la plupart des personnes, maintenir une fréquence de 1 à 2 repas plaisir hebdomadaires permet d’équilibrer progression et satisfaction.
Rappelez-vous que l’alimentation est un marathon, pas un sprint. La stratégie la plus efficace sera toujours celle que vous pourrez maintenir sur le long terme, et pour beaucoup, cela inclut une certaine flexibilité.
En intégrant intelligemment les cheat meals à votre routine, vous transformez ces moments de plaisir en alliés plutôt qu’en ennemis de votre progression. C’est là que réside la véritable maîtrise de votre parcours nutritionnel : non pas dans la perfection rigide, mais dans l’équilibre stratégique et personnalisé.
Et vous, quelle est votre approche des repas plaisir ? Partagez votre expérience en commentaire !